FR — J’ai rencontré Clémentine lors d’une soirée au Grenier. Elle voulait, pour son anniversaire, une fête sous forme d’olympiades. Je lui ai parlé de celles que j’avais voulu organiser un ou deux ans auparavant, de javelots en mousse et de pétanque humaine. Tout est parti de là.
Nous avons conçu les épreuves de ce doux après-midi d’avril comme deux enfants hilares.
Trois équipes aux noms d’oiseaux donc.
Construire son nid. Y apporter l’œuf. Éclore, puis prendre son envol bien sûr.
Le système de points était-il équitable ? Pas sûr. Se souvient-on qui, des Pies Bavardes ou des Merles Moqueurs a gagné ? Sans doute pas.
J’avais, ce jour-là, beaucoup de chagrin. J’ai trouvé ma place en photographiant cette bande d’amis. Je les trouves tous beaux. Cet après-midi reste pour moi un moment suspendu de joie légère. Les jeux idiots sont pris avec le plus grand sérieux. On se raconte des histoires. On y croit, ensemble.
Je vois dans cette communion discrète, presque triviale, l’essence profonde de notre humanité. Et ça n’a de cesse de m’émouvoir.
Avril 2024 / April 2024
EN — I met Clémentine one evening at the Attic. As her birthday drew near, she longed for someone to co-organize an Olympic Party. I told her about a similar project I had planned a few years prior, about foam javelins and human petanque. It all started from there.
We mapped out the series of tasks of that mellow April afternoon like two mischievous children.
Three teams with birds’ names to start with.
Build your nest. Bring the egg there. Then hatch and fly away.
Was the point system fair ? Probably not. Can anyone remember who won out of the Mockingbirds and the Pied Flycatchers ?
I doubt it.
I was grieving that day. I found my place by photographing this group of friends. I find them all beautiful. That afternoon still tastes of suspended and lighthearted joy. Silly games are played with the utmost seriousness. We tell eachother stories and believe in them together.
In this discreet, almost trivial communion lies, for me, the profound essence of our humanity. And it never ceases to move me.
